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  • Photo du rédacteurNaïade Lacolomb

L'importance de la storyboard

Pour ce sujet, il vaut mieux commencer par le début.

La storyboard, c'est mettre une idée, un scénario, en images. Le but, c'est de matérialiser et d'illustrer ce que tu as dans la tête (ce qui n'est pas chose facile à faire) de manière très synthétique, de sorte à avoir une idée globale de ce que tu veux réaliser.

"Avec la storyboard, tu illustres ta pensée."


Dans quel but faire une/des storyboard/s ?


C'est une question pratique et un gain de temps, finalement. Ce n'est pas parce que tu ne passes pas de l'idée qui loge dans ta boîte crânienne au rendu final sur papier glacé que tu ne perds pas ton temps, au contraire.

"La storyboard te permet d'étaler ton idée, de structurer ta future image de façon synthétique afin d'avoir une vision précise de ce que tu veux comme rendu final."

Tu t'es surement déjà retrouvé.e là, devant ta grande feuille blanche, vide et impressionnante, désarmé.e et manquant cruellement d'inspiration. Pourtant, ton idée est là, dans ta tête, mais tu n'arrives pas à la sortir. Finalement, ta mine ne touchera pas ta feuille et tu seras très frustré.e, avec un affreux sentiment d'échec et une impression que cette situation est une fatalité, quelque chose d'inévitable.


SPOILER ALERT ; tu te trompes.



Premièrement, sache que ce n'est pas parce que tu n'arrives pas, là, en cet instant précis, à faire ce que tu veux que ce sera le cas à chaque fois que tu voudras dessiner. C'est OK de ne pas y arriver, c'est OK de ne pas avoir d'inspiration ou d'être dans l'incapacité temporaire de ne pas pouvoir produire quelque chose. Et je dis temporaire parce que cette situation l'est, de toute façon.


Tu ne resteras jamais coincé.e toute la vie devant la blancheur oppressante de ta feuille, une araignée n'aura pas le temps de tisser une toile sur tes mains figées, et la nature n'aura pas le temps de reprendre ses droits sur ton appartement.


Un gain de temps, tu dis ?

"En quoi me rajouter du travail en faisant une storyboard peut me faire gagner du temps ?"

Au final, la question n'est pas stupide, la storyboard est, c'est vrai, une étape en plus dans le processus créatif, alors pourquoi ça écourterait le temps de réalisation du projet ? Tout simplement parce que, comme évoqué plus haut, ça t'évite de passer quatre heures devant le néant de ton papier étant donné qu'une fois terminée, la storyboard te dit quoi faire (bon elle te parle pas, et si c'est le cas, pense à consulter) et tu peux passer à ton rendu au propre sans l'angoisse du "ah bah finalement l'humain que je viens de dessiner et peindre a deux mains droites et c'est trop tard pour changer ça !" (cette histoire est inspirée de faits réels).

Ce qui est merveilleux avec ça, c'est que tu n'as pas à te préoccuper de "est-ce que c'est joli, mon trait est-il bien droit et propre blablabla" parce que clairement, on s'en fiche. C'est un peu le brouillon d'une dissertation, tu vois ?


Sur un brouillon, tu mets ton plan initial à l'arrache parce que tu n'as que 2 heures pour pondre un pavé avec intro/partie A/B/C/Y/32948/Z/conclu sur un thème de type "élabore t-on des liens sociaux avec les autres parce que les autres nous permettent de nous définir, ou bien nous définissons-nous par le lien social et la capacité d'en tisser ?" (oui, c'est chiant.)

En gros, tu brainstormes tout.e seul.e et écris toutes les idées/notions qui te viennent à l'esprit à la vue de l'intitulé.

Pour créer une illustration, c'est pareil, je me rends compte que ce qui nous bloque, ce n'est pas la panne d'inspiration, mais le trop pleins d'idées que l'on a et que nous ne parvenons pas à mettre en place et organiser.


Un nid à inspiration.

"Sélectionner l'important, s'auto encourager et s'inspirer de soi."

Prenons un exemple ;

Avant d'écrire une histoire, tu établis son squelette. Tu places rapidement les événements marquants dans tes chapitres, ce qui va mettre ton héro.ïne dans la merde et lui permettre de s'en sortir. Et, parfois, lorsque tu es en cours d'écriture, ton personnage prend ses libertés, fait sa vie comme bon lui semble sans trop t'écouter. Pourquoi ? Parce que ton squelette t'as inspiré, tu l'as sous les mirettes, et dans tous les cas, il te guide : tu sais que même si ton personnage vagabonde, il suit un fil conducteur et ça te rassure : tu ne te perdras pas dans tes mots.


Pour le dessin, c'est pareil, surtout si tu illustres un ouvrage ou que tu produis une série d'illustrations. Généralement, lorsque tu es motivé.e et inspiré.e pour dessiner, il suffit de commencer à gribouiller pour que tout vienne. Alors un petit conseil, placarde ton atelier/lieu de travail de tes storyboards et tes illustrations abouties (ou non).


Tu te demandes pourquoi ? Parce que voir ton travail, ce que tu as déjà réussi à faire, ou ce que tu es en train de faire est très motivant : tu vois où tu en es ce qui te permet de t'organiser, de réaliser que ce que tu fais est concret sans compter que tu peux aussi avoir ce beau et légitime sentiment de fierté lorsque tu vois que tu peux mener un projet jusqu'au bout (finir une illustration, c'est déjà super !). De plus, le brouillon te montre ce que tu dois faire globalement MAIS, tu es libre de laisser ton imagination te guider, faire de nouvelles choses et.. improviser ! Et ça, c'est top. Sinon ça te permet de travailler un peu en sachant quoi faire les jours où tu es motivé.e pour dessiner mais que tu n'as pas d'inspiration. Comme on dit, l'appétit vient en mangeant, et donc, je t'affirme que l'inspiration vient en créant !



T'es bien gentille, mais moi, j'ai peur de rater mon illustration finale !


J'y viens, j'y viens ! Dans un premier temps, je te conseille de faire des storyboards pas trop détaillées, au risque qu'elles te paraissent davantage abouties que ta version finale et que ta déception soit grande (souvent, on a tendance à préférer nos croquis préparatoires que nos versions propres, hélas !)

Une fois que tu as terminé ton dessin au brouillon et que tu veux passer au propre, j'ai deux trois astuces pour toi ;



1) Photocopie ta storyboard, agrandit la au format dans lequel tu souhaites l'inscrire (si ton illustration finale doit être au format A3 et que ta storyboard est au format A4, photocopie/imprime la en A3 !)


2) Une fois la photocopie faite, assure toi qu'il fasse jour, plaque ton impression sur ta fenêtre et.. décalque tout simplement ce que tu as fait ; ça te permet de resituer les éléments dans la feuille, si comme moi tu as tendance à détailler quand même un peu tes storyboards. Ça t'évite de gommer 1000 fois parce que tu n'arrives pas à faire ce que tu avais réussi à faire sur ton brouillon (ce qui est très très frustrant.)

Si tu veux que ton rendu final soit une aquarelle, je te conseille de dessiner au crayon de couleur (rouge au bleu clair) la base du dessin, le crayon gris ne se gomme pas sous l'aquarelle et donne un rendu un peu sale si tu ne parviens pas à le retirer. De même si tu veux que ton illustration soit faite totalement de crayon de couleur.. dessine au crayon de couleur.


3) En parlant de couleur, si tu n'es pas trop sûr.e de celles que tu veux mettre sur ton illustration, applique les sur tes photocopies pour voir si ça se prête bien à l'ambiance de ton illustration et instaure une palette de couleurs (si tu cliques tu arrives sur l'article que j'ai fait sur la couleur )!


Tu parles beaucoup, tu peux résumer ?


Ok, c'est parti !

En résumé, faire une storyboard te permet de retranscrire l'idée que tu as dans la tête en un premier essai qui ne se doit pas forcément d'être propre, c'est un brouillon qui synthétise ta pensée et te permet de structurer ton image à l'arrache, ce qui t'enlève le stress horrible d'être coincé.e devant une feuille si belle et qualitative (ET CHÈRE) que tu n'oses pas la salir de ton coup de crayon hésitant et hasardeux.


La storyboard te guide, elle te donne une idée initiale de ce que tu aimerais faire, et tu peux tout aussi bien la respecter scrupuleusement, que t'en éloigner, et donc t'en servir juste pour mettre en route la machine à créativité, ce qui parfois est tout aussi bien que l'autre alternative. Ce que tu fais t'inspire et doit te motiver, tu dois y trouver du plaisir. Pour finir, elle peut aussi te servir de support si tu n'es pas sûr.e de toi au début, tu peux décalquer, tu as le droit, c'est TON travail, ton dessin, tu en fais ce que tu veux, sert en toi, c'est fait pour ça !


Pour terminer je tiens à te dire que parfois, l'inspiration ne vient pas, et que (ok, c'est facile à dire) c'est malheureusement inutile de se forcer.

"Si tu es bloqué.e, va dehors, bouge, ne culpabilise pas de ne pas plancher des heures pour aucun résultat."

Pour créer des histoires, des storyboards et des images, il faut consommer de la vie, consommer des histoires et des images.


Sur ce, je te laisse à ta jolie journée, range moi ton bureau et va regarder un film de Tim Burton ou va voir tes amis/ta famille/ton chien !

Toi et moi on se retrouve Vendredi prochain pour un nouvel article qui parlera de ce qu'il se passe avant la création de la storyboard, je te laisse deviner et chercher de quoi il s'agit !

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