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  • Photo du rédacteurNaïade Lacolomb

Se sentir le droit de changer d'avis

Dernière mise à jour : 11 juin 2018


Character Design
Ici, quelques personnages de la nouvelle Arsène Blossom

Comme tu le sais, depuis Novembre dernier j'ai commencé à faire quelques recherches pour écrire et illustrer ma première nouvelle. Quand j'ai débuté, je me suis plongée dans son écriture et dans la construction de l'Univers graphique ainsi que dans les Character Design des personnages, j'avais une idée très précise de tout. Je savais où j'allais et où j'allais terminer. Tout était bien tracé, aucune place pour le hasard et le changement.


Mais, comme tu dois t'en douter, depuis les dernières recherches et le début de l'écriture, l'histoire s'est construite d'elle même, les personnages et leur univers se sont affûtés, me mettant un peu de côté, sans me demander mon avis (et c'était pas plus mal !). Alors, quelques changements sont arrivés déranger les dominos déjà alignés.

C'est de tout ça dont je vais te parler aujourd'hui.


I) Pour les illustrations


Ici, les toutes premières recherches graphiques pour les illustrations.

Au commencement, j'avais beaucoup d'idées qui se trémoussaient dans ma caboche et, au final, les choses se sont calmées, j'ai mis de côtés des options que j'avais largement pensées et expérimentées.

Pourquoi ?


1) Pour mon confort.

On a tendance à penser que nos idées, une fois installées, se doivent d'être définitives et inchangeables, qu'une fois que l'on a annoncé qu'on allait utiliser tel outil ou telle palette de couleur, on est forcés de s'y tenir. Malheureusement (ou pas), si on suit cette logique sur un projet à long terme alors que d'autres envies nous viennent, on commence à s'ennuyer et.. ça se sent dans le projet final (si si, je t'assure.)


Dans ma tête, c'était certain, les illustrations de ma nouvelle allaient être réalisées entièrement au digital avec une gamme de couleurs très restreinte pour une lisibilité et une atmosphère marquée (et marquante !) J'avais alors commencé quelques tests. Si tu as lu mon article sur comment créer un personnage, tu as surement remarqué que je parlais souvent de prendre du recul sur son projet, et comme cet article évoque beaucoup le développement d'Arsène, le protagoniste de la nouvelle, je te conseille vivement d'aller le voir. Dans ce même article, je mets en avant le fait d'expérimenter, de chercher encore et encore, de creuser le personnage auquel tu veux donner vie.


Ici, c'est la même chose, et après beaucoup de tests, j'ai décidé qu'Arsène au digital, ça n'allait pas fonctionner, du moins pas pour les grosses illustrations des chapitres. J'aime cette technique numérique, mais je trouve que pour un ouvrage avec (idéalement) 3 illustrations par chapitre et une atmosphère quelque peu pesante, ça n'allait pas coller. Alors, j'ai décidé (jusqu'à maintenant) de réaliser les illustrations des chapitres uniquement au crayon noir. Je m'y amuse davantage et y trouve plus de sens.


Alors, le conseil que je peux te donner et que je me donne aussi est le suivant : si tu veux faire une série d'illustrations à long terme, prend le temps de réfléchir et de te mettre en danger, d'échouer et de recommencer. Tout cela ne fera que faire mûrir ton intention.


2) Pour une identité visuelle complète et en cohérence avec le récit.


Le but d'une série de dessins, d'un livre illustré, d'un film ou encore d'une pièce de théâtre, c'est de conserver une harmonie visuelle, une image marquante. Il faut une immersion dans l'univers que tu proposes, que les personnes que tu souhaites toucher se retrouvent plongées dans le monde que tu leur ouvres. Ici, le lecteur pourra vagabonder de page en page en se faisant accompagner par les personnages et leur quotidien, sans se faire dépayser d'une feuille à l'autre..


II) Pour le choix de la mise en page


Justement, j'y viens. Pour une bonne lecture, fluide et dynamique, il y a plusieurs codes à suivre. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de les détourner.

Au début, je voulais que tout soit très classique. Il me fallait des pages réservées aux chapitres (d'ailleurs, cette idée n'a pas trop changée, mais je me pose encore des questions), des dialogues simples, directs, une pagination classique sans détail inutile.

Mais tu dois t'en douter, certaines choses ont évoluées ;


Les dialogues :

Pour ces derniers, je me suis longtemps demandée comment faire comprendre aux lecteur.trice.s quel personnage prenait la parole et quelle était son attitude. Après avoir tenté d'écrire des échanges dans un schéma classique, j'ai eu une idée. Mon truc à moi, tu l'auras bien pigé, c'est de dessiner.



Alors je me suis dis que, si je voulais que mes futur.e.s lecteur.trice.s ne se perdent pas dans les émotions des personnages et leurs répliques, j'allais les dessiner de façon très simple, comme sur cette photo. Une tête par ici, une tête par là pour ponctuer les dialogues, le texte devient dynamique, et les expressions des personnages plus claires et donc, automatiquement, tu ressens davantage d'empathie pour eux.



Le nombre d'illustrations par chapitre :

Ici, ça n'a pas trop bougé. Je pense toujours en faire trois, accompagnées d'illustrations plus narratives pour ponctuer le récit et ses mots, jouer avec et les encadrer, mais aussi pour qu'un seul coup d’œil te suffise pour comprendre quels personnages sont impliqués dans cette partie de l'histoire. Impossible de se perdre, et c'est plus simple pour identifier les protagonistes, (...et ne pas arriver à la moitié de la nouvelle en se demandant "ah mais, ce personnage, il est là depuis le début ?!")



La pagination :

Je n'ai pas d'exemple sous la main, mais à la base j'avoue que je n'y avais pas pensé, c'était un détail parmi tant d'autres auquel je n'accordais pas d'importance particulière. Puis, je me suis rappelée l'évolution physique drastique qui touche Arsène au fur et à mesure du récit (non, ceci n'est pas un spoil) et à quel point cela pourrait être intéressant de jouer avec son visage en bas de page. Puis quand cette idée de visage changeant et se mouvant au fil des dialogues m'est apparue, ça m'a semblé un peu trop de le remettre en bas de page. Alors, j'ai eu une nouvelle idée que tu découvriras très vite je l'espère !


Les mots et leurs rapports avec les illustrations narratives :

Illustration tirée de Alice Through the looking glass par Benjamin Lacombe

Comme une idée n'arrive jamais seule, cette histoire de petits dessins jouant avec le texte a jaillit d'un coup de mon esprit, faisant écho aux deux dernières réécritures de l'oeuvre de Lewis Carrol, Alice in wonderland et Alice through the looking glass, illustrées par Benjamin Lacombe qui avait avec soin prit le temps de jouer entre taille de police et forme des paragraphes pour faire écho un maximum aux aventures de la jeune anglaise à travers son esprit.



Alors, il m'a parut évident que, pour un être tel qu'Arsène, il était impossible que je passe à côté de cette option ! Arsène grimpe, se balance de toit en toit, coupe, rassemble.. pourquoi ne pas faire de même avec le texte ?





Mais alors, beaucoup de choses ont évoluées ? C'est grave de changer d'avis beaucoup de fois pour le même but ?


Je suis en train de construire un petit Univers fait de vies plurielles entourées par une même atmosphère alors, si rien n'évolue, c'est que ça ne marche pas, tout simplement. Lorsque tu es happé.e par un livre, un tableau, un film, c'est que tu as réussi à y croire, à t'y plonger corps et âme. Quand tu écris et que tu dessines pour un univers, tu as beau savoir où tu vas, connaître le fil rouge, le squelette de ce qui va se produire, les personnages et leur environnement finissent par développer leur propre autonomie. Ils parlent malgré toi, ils deviennent de vraies personnes, et c'est bien pour ça qu'il est très important de les développer en profondeur avant de te lancer dans l'écriture de leurs péripéties.


Oui, ta vision de tout ce petit monde évolue, il est là l'intérêt de faire des recherches, de te laisser un peu de temps pour confectionner une à une les relations entre ces personnes que tu fabriques à coup d'encre et de courbes. C'est ton projet, tu dois le faire parce que tu l'aimes et tu ne dois pas te contraindre. Tu te disais au début que tu voulais faire d'une façon qui ne te plait plus désormais ? Dans ce cas change d'avis, ne te frustre pas, il faut que tu te souviennes de pourquoi tu l'as entamé.

Personnellement, j'ai réfléchis le projet à l'avance, ce qui m'a permis de me corriger mille fois, sur les illustrations comme sur le texte (et ça, c'est pas encore terminé !) et je me suis même accordée quelques pauses dans l'écriture et son avancée, rien que pour voir si, un mois plus tard, j'avais toujours envie des mêmes choses, et j'ai bien fait de me laisser du temps !



Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, et j'espère que ça t'as fait plaisir de me revoir par ici. Je vais tenter de poster davantage pour garder un rythme plutôt cool et pour ne pas te perdre en route. Si tu as envie que j'écrive sur un thème en particulier, n'hésite pas à me le faire savoir dans les commentaires. En attendant, on peut se retrouver sur facebook, sur instagram, et même par messages privés si tu as des questions plus particulières.

A très vite !


NPHTT.

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